Les produits sans gluten sont réputés pour être chers. Existe-t-il un réel surcoût de l’alimentation sans gluten et pourquoi ? Quelles astuces permettent de se nourrir sans gluten et bon marché ? Voici un article pour démêler le vrai du faux…
Afin de mesurer l’éventuel surcoût des produits sans gluten, j’ai mené mon enquête. Je me suis intéressée à quelques produits du quotidien à base de blé que l’on retrouve souvent dans nos caddies : de la farine bien sûr mais aussi des biscuits, des pâtes et du pain. Je me suis rendue pour cela dans divers commerces alimentaires, conventionnels et biologiques. J’y ai relevé les prix au kg des produits en différenciant leur origine : produit conventionnel, produit bio, produit sans gluten (parfois bio, parfois non).
Sans grande surprise, l’enquête révèle un surcoût important des produits sans gluten en comparaison avec leurs homologues conventionnels. Les prix sont en moyenne multipliés par 4. Un facteur qui pèse lourdement sur le portefeuille… Dans l’univers des farines par exemple, difficile de rivaliser avec la très abordable farine de blé. La farine de maïs s’en tire bien (x 2 par rapport au prix de la farine de blé) mais les autres farines sans gluten sont plus onéreuses (x 5 pour le sarrasin, le pois chiche et le riz). Le surcoût des farines sans gluten se répercute sur tous les produits transformés.
Cette enquête dévoile toutefois trois faits intéressants qu’il est important de prendre en compte lors de l’achat d’un produit :
Le coût élevé des aliments sans gluten s’explique en grande partie par les volumes de production. En effet, le blé est la céréale N°1 en France (et en Europe) depuis bien longtemps : cultivé sur d’immenses surfaces avec un rendement élevé, il est à l’origine annuellement d’environ 4 millions de tonnes de farine ! Cette farine de blé est principalement destinée à la fabrication de pain (63%) et de biscuits (28%). Produite en quantités colossales, la farine de blé dispose d’un coût unitaire dérisoire : c’est le principe même de l’économie d’échelle. Les farines sans gluten sont issues de plantes moins fréquemment cultivées pour leur farine, du moins en Europe. On retrouve parmi les plus abordables deux céréales à haute productivité : le maïs et le riz. Le pois chiche et la châtaigne sont des aliments plus coûteux à cultiver, avec un rendement plus faible et donc un prix plus élevé pour leur farine.
Les produits transformés sans gluten (pain, pâtes, biscuits) sont composés à partir de ces farines relativement onéreuses. Par ailleurs, plus une marque est soucieuse de la composition nutritionnelle de ses produits, plus elle utilisera des matières premières qualitatives au coût élevé : des farines sans gluten variées et riches en fibres (farine de sarrasin, de lentille, de pois chiche) plutôt que des « amidons » ultra raffinés, des additifs naturels tels que le psyllium plutôt que la gomme de xanthane, etc. Ce surcoût se répercute forcément sur le prix final du produit.
Enfin, les aliments sans gluten correspondent à des produits « de niche » car ils s’adressent à une clientèle spécifique du marché, non satisfaite des produits dits « de masse » : les coeliaques et les hypersensibles au gluten notamment. Même si les ventes ne cessent d’augmenter, les produits sans gluten ciblent un petit segment de marché, encore relativement nouveau. La production se fait logiquement à petite échelle.
Les mangeurs sans gluten réguliers, contraints par des soucis de santé (intolérants ou hypersensibles au gluten) sont bien obligés de composer avec l’indéniable surcoût d’une alimentation sans gluten quotidienne. Ils développent peu à peu différentes stratégies pour dépenser moins :
Le « petit plus » : outre l’intérêt financier, la plupart des mangeurs sans gluten avouent que ces astuces permettent de diversifier et de rééquilibrer leur alimentation en mangeant moins de produits industriels !
N’oublions pas que les coeliaques ont la possibilité de se faire partiellement rembourser leurs achats de produits sans gluten ! Sont concernés les aliments garantis sans gluten (logo « épi barré ») munis d’une vignette code-barre. L’assurance maladie prend en charge une partie des dépenses à condition qu’un dossier complet soit monté : justificatif de la maladie, ordonnance du médecin traitant pour des produits sans gluten, formulaire Cerfa à compléter chaque mois avec les vignettes des aliments consommés. De plus amples informations sont disponibles dans cet article.
En conclusion, le surcoût de l’alimentation sans gluten n’est pas un mythe mais bien une réalité. Il faut composer avec, en réadaptant son alimentation et en acceptant de manger plus cher mais mieux. Pour cela, une lecture attentive des listes d’ingrédients permettra de choisir les produits les plus respectueux de la santé…
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